Rencontre agriculteurs 27 octobre 2017
Les deux nouveaux députés ont visité le Gaec des Regardots, vendredi. L’occasion d’évoquer les difficultés que rencontre la profession, les enjeux agricoles et l’opinion des agriculteurs sur différents sujets.
« On se revoit quand ? » La question d’Emmanuel Aebischer, président de la FDSEA, au côté du président des Jeunes agriculteurs (JA) et de la FDPL 70, solde plus de deux heures d’entretien avec les deux députés élus en juin dernier, Barbara Bessot-Ballot et Christophe Lejeune. La rencontre a eu lieu vendredi au Gaec Les Regardots, sur Noroy-le-Bourg. Damien et Michel Py y produisent 400 000 l de lait et 50 ha de céréales. Une rencontre durant laquelle ont été évoqués « les problèmes que rencontre la profession depuis quelques années notamment sur la production laitière qui va moins mal mais n’est pas encore à un prix rémunérateur. Loin encore de donner un pouvoir d’investissement », pointe Emmanuel Aebischer. Évoquant les « Etats généraux de l’alimentation », les agriculteurs haut-saônois attendent ce qu’il y aura derrière : « Nous sommes prêts à nous engager dans l’élaboration de contrats de filière demandés par le chef de l’Etat », espérant que les mesures annoncées se traduiront rapidement dans les fermes où il va y avoir des situations très difficiles.
CETA : les accords de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada ne sont pas pour rassurer les agriculteurs. Ils ne comprennent pas que le CETA puisse être entériné se traduisant par des importations de produits aux règles sanitaires moins strictes avec 48 molécules interdites et que l’on interdise le glyphosate en Europe. Où est la cohérence ?
Prix du lait : Gérald Pichot (JA) compte sur les deux parlementaires à propos du chantage qu’exerce le groupe Lactalis concernant le prix du lait et des volumes supplémentaires que le groupe devait attribuer (lire ci-contre) : « On compte vraiment sur les politiques pour imposer certaines règles aux géants de l’agroalimentaire ».
Assurance chômage : la durée de chômage des agriculteurs cessant leur activité étant faible, la profession ne souhaite pas qu’elle soit étendue aux agriculteurs. « Personne ne la réclame, ça va passer par cinq points de cotisation supplémentaires. Il faudrait se concentrer sur ce que les gens réclament et non sur ce qu’ils ne réclament pas », maugrée Thierry Chalmin, président de la chambre d’agriculture de Haute-Saône.
Dossier du bio : aide au maintien supprimé, retard de paiement de prime Pac de deux ans pouvant aller jusqu’à 35 000 € sur deux ans pour une exploitation. Les députés sont invités « à se bouger là-dessus ».
Autres : il a également été question des cotisations Sécurité sociale, du loup, du prix du blé, du nombre d’installations de jeunes agriculteurs pour pallier les départs à la retraite des agriculteurs de la génération baby-boom, de la production de colza concurrencée par le colza argentin moins cher…
« D’un côté, on veut faire un pôle d’excellence de l’agriculture française et de l’autre on continue à donner de la m… à bouffer aux consommateurs », ne comprend pas Emmanuel Aebischer.
« Donnons-nous rendez-vous dans quelque six mois, un an », propose Barbara Bessot-Ballot au côté de Christophe Lejeune qui dit avoir entendu l’urgence.